La biodiversité a plusieurs composantes : richesses en espèces, abondance relative (nombre d’individus au sein de chaque espèce), composition génétique des populations. Les activités humaines peuvent impacter cette biodiversité. Comprendre les impacts des activités humaines sur les populations permet de mettre en place des mesures de préservation adaptées.
Le lynx ibérique fait partie des espèces de félins les plus menacées au monde. Il ne reste plus que deux populations naturelles dans le sud de l’Espagne.
⇒ Quels sont les impacts de l’activité humaine sur la biodiversité des lynx ibériques?
Sur la trace du lynx ibérique
Vous faites partie du projet Iberlince, financé par l’Union Européenne, qui œuvre pour la préservation du lynx ibérique .
A partir de l’ensemble des documents, compléter un tableau présentant les constats, les causes du déclin du lynx ibérique puis les solutions préconisées afin de sauvegarder cette espèce.
Vous travaillerez selon la méthode « boule de neige ». Vous aurez d’abord 10 minutes pour lire seuls les documents et noter vos idées. Puis vous vous regrouperez en binôme durant 10 minutes pour échanger vos idées et avancer votre réflexion. Enfin vous formerez des groupes de 4 élèves durant 20 minutes pour compléter le tableau.
Document 1 - Localisation des populations de lynx ibérique en 1960 et en 2002
En 1960, on dénombre environ 6000 individus sur un territoire de 60 000 km2.
En 2002, on ne dénombre plus que 150 individus répartis sur deux zones non connectées entre elles. La surface totale de ces 2 zones est de 350 km2
Document 2 - Aménagement du territoire et activités humaines
Depuis 1960 , l’abondance relative des lynx ibériques est en diminution. Outre le piégeage et les impacts avec les véhicules, d’autres causes sont à prendre en compte pour comprendre le déclin de l’espèce :
Document 2A - Alimentation et biodiversité
Une étude a été menée sur des lynx à l’état sauvage en vue d’estimer les besoins énergétiques du lynx ibérique. Cette étude était basée sur les dépenses énergétiques d’individus adultes correspondant au métabolisme de base, aux besoins liés aux déplacements (dont la chasse) et à l’alimentation. Le lynx ibérique se nourrit à 80% de lapins de Garenne.
Les résultats indiquent qu’une zone occupée par des lynx devrait avoir idéalement une densité moyenne de 5,6 lapins/ha.
Document 2B - Fragmentation des habitats et biodiversité
La construction d’infrastructures fragmente les écosystèmes. Outre le danger représenté par le passage des voitures, d’autres conséquences sont notées.
On peut estimer l’impact de la fragmentation en utilisant un quadrillage :
- Sachant que la densité de lynx ne peut excéder 5 individus par km2, calculer l’effectif maximal avant construction.
- Évaluer la surface habitable perdue pour les lynx suite à la construction de la route.
- Calculer l’effectif maximal des deux populations ainsi isolées.
Les populations ainsi isolées présente des effectifs faibles. On peut prendre pour exemple les populations de Sierra Morena et de Donana afin de comparer leur diversité allélique avec celle d’une population de lynx qui n’est pas en voie de disparition : le lynx de Scandinavie. Les résultats des études sur 3 gènes sont fournis dans le tableau ci contre et permettent de mettre en évidence une force évolutive en action.
La diversité génétique est bénéfique sur le long terme pour permettre aux populations de conserver des allèles potentiellement avantageux face à des environnements changeants ( maladies, changement climatique….)
Document 3 - Des mesures de préservation des lynx
Depuis 2002, le projet Iberlince multiplie les actions pour la préservation du lynx d’Andalousie :
-mise en place d’aires protégées
-reproduction en captivité
- mesures favorisant la diversité génétique
-amélioration de sécurité des routes (barrières)…..
- contrôle de la chasse
Depuis le début du projet, la population de lynx ibérique est passée de 100 individus en 2002 à 425 en 2017.